EnglishQuand vient le temps de défendre un gros gouvernement et plus de dettes, on peut toujours compter sur l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS).
Sa dernière « recherche » ne fait pas exception; elle tente de nous démontrer que la dette public au Québec n’est pas le résultat de la croissance des dépenses publiques. C’est à ce demander ce que deux des chercheurs, qui complètent leur maitrise en économie, ont bien pu fumer.
En effet, l’une des conclusions du rapport (après avoir « démontré » les vraies causes de la dette) affirme que, en considérant les actifs du gouvernement du Québec, la province aurait en fait un surplus budgétaire de 48 milliards de dollars. Cette conclusion ne tient pas du tout la route puisqu’elle suppose une parfaite liquidité des actifs (routes, ponts, immeubles à bureau), ce qui n’est pas le cas dans la réalité.
Bref, cette nouvelle étude de l’IRIS n’est qu’une énième excuse pour justifier le statut quo du gros gouvernement et des impôts élevés.
Combien d’acheteurs y aurait-il pour se procurer le Pont Champlain qui tombe en ruines? L’autoroute 20, avec ses nombreux nids de tyrannosaures? De toute façon, considérant l’orientation idéologique de l’IRIS, je doute fortement que l’organisme veuille vendre quoi que ce soit de « public. »
Alors si la dette n’est pas le résultat de trop de dépenses, qu’est-ce qui la cause? Sans surprise, IRIS conclut que c’est un manque de revenus. D’une baisse des transferts fédéraux aux baisses d’impôts des entreprises en passant par la privatisation d’entreprises publiques, l’institut ne manque pas d’imagination pour excuser l’irresponsabilité des gouvernements successifs.
En effet, ramenons les finances publiques au niveau privé. Vous gagnez 20 000 $ par année et en dépensez 32 000 $, ce qui vous fait un déficit de 12 000 $. Année après année, vous continuez de vivre au-dessus de vos moyens en empruntant pour combler votre surplus de dépenses. Oh, vous réussissez quand même à obtenir une augmentation de salaire de 10 % et diminuer vos dépenses d’autant, mais votre déficit atteint encore 7 000 $.
OK, j’admets qu’il est difficile de comparer les finances privées et les finances publiques. Et pour cause : l’État n’a (presque) pas de sources de revenu autonome. Il doit donc l’extorquer… heu, le percevoir via les impôts, ce qui influence inévitablement les actions des gens touchés.
Pour preuve, rappelez-vous le battage médiatique autour de la fusion entre Burger King et Tim Hortons afin que le premier s’échappe des impôts aux entreprises les plus élevés de l’OCDE. Rappelez-vous aussi les cibles de revenus complètement manquées de Nicolas Marceau, montrant que les gens ont changé leur comportement afin d’éviter les taxes et impôts plus élevés.
Ainsi, les simulations de l’IRIS voulant que « le gouvernement n’aurait accumulé aucune dette depuis 1984 et aurait pu éliminer complètement celle contractée avant par la vente partielle de ses actifs financiers [en laissant les impôts et les transferts aux mêmes niveaux] » sont complètement irréalistes.
Non seulement prennent-elles les humains pour des automates qui ne réagissent pas aux incitatifs, mais il utilise le prétexte altruiste d’avoir droit à l’argent des autres, ce qui est complètement inacceptable dans une société qui se dit démocratique. Quelle est votre juste part de mon salaire? Si vous y avez droit, soyez courageux et venez le chercher vous-même.
Bref, cette nouvelle étude de l’IRIS n’est qu’une énième excuse pour justifier le statut quo du gros gouvernement et des impôts élevés. Si vraiment le but de la recherche était de trouver une solution au problème de la dette, alors elle aurait dû regarder dans le monde réel. Pour régler un déficit, il faut diminuer les dépenses.
Considérant les nombreux emprunts nécessaires pour financer ces dépenses, les gouvernements doivent faire attention aux taux d’intérêts. Ils sont presque nuls depuis trop longtemps et doivent remonter bientôt si on ne veut pas un effondrement de l’économie comme dans Weimar, au Venezuela, au Zimbabwe…